Organisation: La
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International: Déclaration
de principe de l'Association Internationale des Travailleurs Serbie
: révolution confisquée, par Ratibor Dossiers: Spécial
élections Blagnac:
bilan d'une lutte Dossier
Penauille, par le syndicat intercorporatif de Besançon Stratégies: Les
grands principes tactiques et théoriques le l'AIT, par A. Castel
Techniques
de luttes Des
revendications à l'utopie L'action
directe, par P. Besnard Anarchosyndicalisme
et autonomie populaire, par un adhérent de l'UR normande CNT-AIT Perspectives
: De l'Empire
romain à la mondialisation : l'anarchisme en héritage, par Little
Hérodote Tracts : Aménagement
du temps de travail (35 h) et refondation sociale (PARE) ou comment nous faire
tous travailler pour pas un rond Travailleurs
intérimaires, par le Syndicat Interco de Besançon Ca
se passe comme ça ..., par le Syndicat Interco
de Paris Ni
ennui, ni terreur ..., par le Syndicat de l'Yonne Les
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que la thérapie génique ?, par l'Eugène rouge et noir
Prions pour une vache folle,
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par le Syndicat Intercorporatif de l'Essonne Agripognon
: O.G.M. Culture: Antilibéralisme
spectaculaire, par Gille Brochures : Dans
les syndicales, E. Pouget Le
catalogue de nos publications Contacts: Adresses
des syndicats Les
liens de l'AIT http://cntait89.free.fr/ Ce
site web expérimental est rédigé, réalisé et
mis en ligne à titre militant par des adhérents de la CNT-AIT, chômeurs
ou salariés, après leur journée de travail. 
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PETIT PLAIDOYER POUR LA DEMOCRATIE DIRECTE
Un des soucis majeurs et constants de la bourgeoisie, depuis son accession
au pouvoir à la fin du XVIIIème siècle, a été
de faire accroire au bon peuple que la démocratie représentative
parlementaire était le nec plus ultra, le must dans
le genre organisation sociétale : un aboutissement historique dune
indépassable modernité (léchec récent
et patent des démocraties dites populaires venant à
point nommé pour corroborer ce discours), le stade ultime et ho
combien sublime dune lente et douloureuse évolution de lhumanité
vers un monde toujours plus juste quoique encore imparfait, mais, sans
conteste le meilleur possible.
C'est la démocratie représentative qui permet à la
bourgeoisie d'optimiser ces chances de garder le pouvoir pendant encore
longtemps : en effet, quel système institutionnel saurait mieux
faire passer la défense des intérêts particuliers
d'une classe pour ceux de l'ensemble de la société ? Aucun
autre assurément !
Faussement démocratiques et réellement oligarchiques,
nos républiques demandent en fait à leurs citoyens d'acquiescer
à leur assujettissement, à leur aliénation, en choisissant
eux-mêmes leurs maîtres : dérisoire liberté
qui éclaire chichement ce monde.
Par le truchement magico-virtuel du bulletin, le citoyen est invité
à saisir sa chance pour faire entendre sa voix (condamné
à un mutisme comateux le reste du temps, il est sommé d'en
émerger à intervalle régulier, tous les cinq ou sept
ans). La délégation de pouvoir, réalisée par
le moyen du vote, n'est pas ressentie comme dépossession, mais
au contraire vécue comme participation au pouvoir, alors qu'il
s'agit beaucoup plus prosaïquement d'exercer un humble pouvoir/devoir
de participation.
C'est là que réside justement le caractère mensonger
de la représentation démocratique. C'est au moment même
ou le citoyen -légèrement grisé par l'exercice de
son pouvoir participatif- pense parvenir à influer sur la gestion
de la société qu'il renonce de fait, à tout contrôle
réel sur l'emploi qui va être fait de l'expression de sa
volonté. Une fois élu, le parlementaire ou l'édile
n'a plus de compte à rendre à ses électeurs durant
toute la durée de son mandat. Rapidement, l'élu prend conscience
de la promotion sociale que lui confère son mandat : il appartient
désormais à la hiérarchie, le voilà homme
de pouvoir et de privilège, retrouver la place qu'il occupait naguère,
au sein du menu peuple, ne lui sourit que fort peu, il s'accrochera désormais
avec la ténacité de certains parasites capillaires à
sa place de "représentant du peuple".
Bien avant l'apparition tragique de l'économie marchande et du
travail forcé, bien avant le règne mortifère et destructeur
de la bourgeoisie, l'humanité des temps premiers a vécu
pendant des dizaines de millier d'années au sein de sociétés
sans Etat, sans hiérarchie et où les décisions concernant
la vie commune étaient prises par l'assemblée générale
des membres de la communauté. Des ethnologues réputés,
Pierre Clastres, Jean Malaury ou Marshall Sahlins, pour ne citer qu'eux,
se sont penchés sur les civilisations
contemporaines de chasseurs-cueilleurs (tribus indiennes d'Amérique
du sud ou Inuit d'Amérique du nord) et ont mis en lumière
leurs modes de fonctionnement : propriété collective, entre
aide et solidarité, "assemblées générales
décisionnelles". Sans vouloir idéaliser ni magnifier
le communisme primitif, qui n'était pas exempt de défauts
(inconvénient majeur : le patriarcat est plus présent dans
ces sociétés que le matriarcat), il est quand même
bon de rappeler que les pratiques de démocratie directe et d'assembléïsme
sont issues (par cousinage) de ce très lointain passé. Cette
tradition assembléïste a perduré jusqu'à nos
jours, et les rebelles et révolutionnaires de toutes les époques
ont cherché à renouer avec cette pratique, tout simplement
parce qu'elle est la seule à tourner le dos à toute oppression,
la seule possibilité donnée à une communauté
de fonctionner sur un mode réellement humain. Communards de 71,
révoltés russes de 1905, 1917, 1921, conseillistes allemands
et italiens des années 20, libertaires espagnols de 36, hongrois
rebelles de 56 et émeutiers de 68, tous ont cherché, avec
des fortunes diverses à rester maîtres de leur combat, de
leur parole et de leur vie.
La démocratie directe empêche la confiscation de la parole
de tous au profit d'un seul ou de quelques uns : le porte-parole ou le
délégué n'est effectivement que le porteur, le vecteur
de la parole des autres : l'assemblée qui l'a choisi peut à
tout moment le révoquer s'il s'avère que le mandat confié
n'est pas respecté. La délégation dans le "système
démocratie directe" n'engendre donc pas de prise de pouvoir
: non seulement le mandaté est constamment soumis au contrôle
de ses mandants, mais encore sa délégation est limitée
dans le temps et dans son objet. Pour éviter toute amorce de création
d'un corps de "délégués spécialistes",
la démocratie directe veille à ce que chacun puisse être
à même de porter à tour de rôle la parole des
autres, encourage la prise de responsabilité (alors que la démocratie
bourgeoise pousse le citoyen à la décharge et à la
déresponsabilisation pour le plus grand bénéfice
des oligarques). Chacun, en démocratie directe, est donc responsable
de tous et inversement.
La bourgeoisie et toutes les classes dominantes qui l'ont précédée
ont toujours cherché à justifier leur oppression en prétendant
que les sociétés humaines n'avaient jamais fonctionné
sur d'autre mode et que donc elles ne pouvaient échapper à
cette damnation de la domination ; l'argument ne tient pas la route, l'humanité
a vécu beaucoup plus longtemps sans joug que sous les fers. Elle
saura sans nul doute retrouver les chemins de la liberté. Souhaitons
simplement que ce soit un peu avant l'an 10 000 cher à notre copain
Léo ...
Gargamel, du syndicat des fonds des bois.
POUR EN SAVOIR PLUS :
Pierre Clastres, "La société contre l'Etat, recherches
d'anthropologie politique", éditions de Minuit, Le Seuil,
1980.
Jean Malaury, "Les derniers roi de Thulé", collection
Terres humaines, Plon, dernière édition 1989.
Marshall Sallins, "Age de pierre, âge d'abondance", Gallimard,
1976.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur les anarchistes dans la révolution
russe: Alexandre Skirda "Les anarchistes russes, les soviets et la
révolution de 1917", édition de Paris, Max Chaleil,
2000.
[extrait du Combat Syndicaliste - Midi Pyrenees, CNT AIT, 7 rue St
Remesy 31000 TOULOUSE France, 3 exemplaires gratuits sur demande]
DOSSIER SPÉCIAL ÉLECTIONS
Souviens-t'en, citoyen ...
, par Paul
Petit plaidoyer pour la démocratie
directe, par Gargamel, du syndicat des fonds des bois
Les élections professionnelles
contre les luttes sociales, par Marc F.
Vous aussi vous voulez
participer à la campagne d'abstention ? RIEN DE PLUS FACILE !,
par le Syndicat Intercorporatif de Toulouse
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