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MOINS PIRE QUE LE CAPITALISME :

LE CAPITALISME

On le sait, ça va mal avec le mal, mais ça pourrait être pire. Que voilà du bon sens ! Du bon sens à la politique, il n'y a parfois qu'un petit pas de fourmis : ça va mal avec le mal, mais ça pourrait être pire sans le mal. Avec le capitalisme, ça va mal, mais sans le capitalisme, ça pourrait être pire.

Voici donc le discours dominant qui nous convie à accepter le vieux capitalisme sous prétexte que le capitalisme serait pire, et tiens même au passage, le libéralisme, ce n'est pas le capitalisme. Tout au plus, une forme dévoyée.

Le libéralisme, c'est la loi du marché, c'est la mondialisation, c'est la fin des acquis sociaux, c'est la nourriture empoisonnée, c'est la mort du service public, c'est la précarité de l'emploi, c'est...

Bien sûr, ça n' a rien a voir avec ce bon vieux capitalisme, on s'en souvient, qui nous soi-disant garantissait les 40 heures d'abrutissement par semaine, notre mois de congés fabriqués, nos salaires tout juste bons à nous permettre d'ouvrir un crédit, la garantie morale que nos fils et nos filles trouveraient une place dans la boîte où nous avions meurtri notre jeunesse, pour qu'ils la meurtrissent à leur tour, sauf si la boîte devait fermer pour cause de mauvaise gestion ou de départ en vacances du patron. Ce bon vieux capitalisme où il n'y avait pas besoin qu'on nous serine à longueur de temps qu'il nous fallait nous battre pour l'image de marque de la boîte, parce que la culture d'entreprise ça n'existait pas, on n'était simplement enfermé à vie chez Untel ou Untel !

Oubliant la nature meurtrière du capitalisme, il s'agit alors de combattre ce qui peu à peu est présenté comme le plus pire, c'est-à-dire le capitalisme sous sa forme libéraliste. De la même façon que la démocratie parlementaire se défend parce que la forme dictatoriale ou fasciste de l'État serait pire, le capitalisme sera défendu parce que sa forme grossière qu'est le libéralisme serait pire. On arrivera alors à cette activité étonnante : la promotion de la division du Travail et du Capital, et la mise en avant de la nécessaire domination de l'État sur les individus. On arrivera enfin à affirmer l'inévitabilité d'un système de classes sociales inégales, parce que sans cela ce serait pire. Or, seule la classe dominante peut avoir intérêt à défendre ce point de vue. Et c'est bien ce qu'elle fait.

Sur quoi s'appuie-t-elle pour être convaincante, sinon sur un argumentaire emprunt à la morale bien pensante, argumentaire relayé par l'extrême-gauche toujours prête à se glisser dans les salles d'attente du pouvoir : le capitalisme financier c'est mal, il faut taxer les profits boursiers, et si on est actionnaire, on peut choisir des actions moralement défendables les entreprises qui font des bénéfices et licencient, c'est mal, il faut redistribuer une partie de ces bénéfices etc. Il existerait donc un bon et un mauvais capitalisme, disons un capitalisme moral et un immoral.

Avec le capitalisme moral, il y aurait toujours des pauvres, mais ils seraient moins pauvres, il y aurait des riches mais ils seraient moins arrogants. Et qui va nous garantir tout ça? Ce sera l'État républicain, l'État jacobin, maître de la nation où nous vivons ensemble, patrons et prolétaires, partageant un but commun le maintien d'un capitalisme moral. L'État régulera une partie du marché, soutenant tel investissement ou tel autre, et fera éventuellement des remontrances aux patrons trop gourmands. Mais il enverra ses forces de répression armées contre les immoraux exploités quand par hasard ceux-ci auraient des velléités de ne pas être entièrement d'accord, car, en fait, le capitalisme et l'État se soucient fort peu de la morale. Le capitalisme se soucie uniquement de l'argent. Et pour en faire, il lui faut exploiter toujours plus. Le capitalisme est protéiforme, mais l'exploitation reste l'exploitation.

Une société divisée en classes, voilà ce que réclament ceux qui veulent être entendus par l'OMC. Un contrôle par leurs représentants des affaires des marchands. Ils veulent avoir leur mot à dire dans la gestion du capitalisme. Ils représentent une partie de la bourgeoisie qui veut une part du pouvoir économique qui lui échappe à l'heure actuelle. C'est une rivalité entre éléments de la classe dirigeante. Les dindons de la farce : les dominés, ceux d'aujourd'hui qui, qui dans leur système, sont déjà ceux de demain.

Les "contestataires" de Seattle, s'ils mettent en avant un système démocratique, participatif ou parlementaire, une société des droits de l'Homme, c'est parce qu'actuellement, cette organisation politique est celle qui permet le mieux au capitalisme de se renforcer. L'entreprise, les institutions d'État et la citoyenneté : voilà le credo. Et s'il faut, pour mettre cela en place, dénoncer le capitalisme américain comme l'ennemi, ils le feront ; et s'il faut pour cela dénoncer les institutions américaines comme incomparablement inférieures aux nôtres, ils le feront; et s'il faut faire appel au génie français, à la qualité de la production française, aux vertus politiques de l'Europe, ils le feront ! Ah bon, ils le font déjà ? Alors qu'on m'explique qu'est ce qui a changé depuis l'appel à la réconciliation des classes dans l'effort commun à construire la nation?

La loi du marché, la mondialisation, la fin des acquis sociaux, la nourriture empoisonnée, la mort du service public, la précarité de l'emploi, et aussi la guerre propre au Kosovo, la guerre sale en Tchétchénie, la guerre qui tue : c'est le capitalisme.

Loiseau (Interco Marseille)

Le Combat Syndicaliste, mai-juin 2000



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